• Fin de saison - note de lecture de Jacques Morin

    Plusieurs textes de ce recueil ont paru dans le n° 170 de la revue Décharge.

    « un premier soleil
    froisse la nuit »

    Chez Louis Dubost, c’est l’observation de la nature qui prime, ou plus exactement du naturel. Le poète est toujours face au ciel, à l’été, à la terre du jardin. Et dans la contemplation du temps céleste, estival ou potager, les mots s’organisent en petites strophes dans la tête où la réflexion sur le temps, sur le corps, sur l’être s’impose et les choses coïncident entre l’oiseau et la mémoire, entre la coquille d’escargot et la mort.

    « les gestes expirent
    au bout des doigts »

    Une fois que la petite mécanique est en marche, ce qui est visible au dehors devient lisible au dedans. La poésie devient la parole du vivant. Et le poète se fait intermédiaire entre la pierre et le mot, entre l’aube et l’esprit.

    « Au lever du jour
    la nuit se vide d’un coup »

    Tout est simple dans cette adéquation entre extérieur et intérieur, comme une traduction du regard dans le paysage, ou l’inverse, thème et version. Le poète sait mieux que personne les instants qui passent et n’ignore pas l’avancée du chemin. La mort est envisagée sans crainte, avec philosophie, domestiquée.

    « J’écris
    deux mots comptés
    comme le temps qui reste »

     

    Jacques Morin (revue-texture.fr – février 2017)

     

    revue-texture.fr

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    Fin de saison - note de lecture de Jacques Morin